A l’initiative d’Eric Leroy, plusieurs « pointures » ont été associées au succès de l’épreuve baujue en qualité d’ouvreurs.
Le bonheur c’est souvent simple comme un coup de fil. Eric Leroy, alors vice-président de Sport Auto Bauges, se souvient encore de celui passé à Jean-François Liénéré, adjoint à Patrick Landon chez Renault Sport qui lui a permis de s’attacher les services de Philippe Bugalski pour « ouvrir » l’édition 1989 du rallye des Bauges. Jacky Leroy, Alain Oreille, Soheil Ayari, Jean Ragnotti, devenu le parrain du rassemblement Renault Sport et Alpine à Aix-les-Bains, Benoit Rousselot, Gilles Nantet et Yohann Bonato, ont, à leur tour ouvert l’épreuve baujue et participé à son rayonnement.
98-99-01-09 : Jean Ragnotti – Quand Jean Ragnotti débarque aux Bauges en 98 c’est un tout jeune retraité. En propulsion, en traction, en monoplaces ou prototypes, en rallye “ l’acrobate ” a tout conduit avec une aisance déconcertante. Visage illustre de Renault en compétition on dit de lui qu’il a un losange à la place du coeur. Ragnotti c’est 26 ans de compétition, 43 rallyes de championnat du monde, 3 victoires (Monte Carlo 81 et Corse 81-85), 13 fois dans le top 5, 6 titres de champion de France dont 4 en deux roues motrices, sept participations aux 24 h du Mans, deux fois 4e et une fois 5 aux côtés de Rondeau Jabouille et Darniche. C’est aussi la doublure de Delon et Belmondo sur des films de Rémy Julienne. C’est enfin un personnage attachant. Très attachant.

1989 – Philippe Bugalski – Révélation des deux dernières saisons sur les routes du championnat de France à la faveur d’un podium aux Garrigues et des Tops 5 en Touraine, au Rouergue, en Alsace et aux Cévennes, Bugalski 26 ans est l’ouvreur de cette 4e édition. Le natif de l’Allier n’est pas encore un top pilote mais il le deviendra vite. Après des débuts chez Renault jusqu’à l’arrêt du programme en 97 il trouve refuge chez Citroën. C’est avec la marque aux chevrons qu’il deviendra triple champion de France, disputera 36 rallyes en WRC dont 2 avec succès en Catalogne et en Corse 99. Le “Bug” trouvera la mort le 10 août 2012 en chutant accidentellement d’une nacelle défectueuse.

1994 – 2002 – Jacky Leroy – En 1994 le rythme annuel de Jacky Leroy est d’une douzaine d’épreuves. Après la GT Turbo c’est sur une Clio Williams qu’il écume les épreuves du championnat de France D1 – D2. En 40 ans de carrière débutée au rallye l’Avallonais en 80 sur une Rallye 3, il comptabilise 405 départs. En 2002 Jacky reviendra “ouvrir” les Bauges sur une Mitsubishi groupe N qu’il fera partager au fil des tours. Ce fut tout d’abord Michel Dumollard qui a ainsi pu traverser le village d’Arith – dont il est le premier magistrat – à vive allure. Puis le président du Sport Auto Bauges, le responsable de la buvette et enfin Sylvie la femme du vice-président. Une expérience que personne n’est prêt d’oublier.

1995 – Alain Oreille – Au-delà de rester dans l’histoire comme étant le seul pilote à avoir remporté une manche du championnat du monde des rallyes avec une voiture du groupe N : au Rallye de Côte d’Ivoire en 89, Alain Oreille est aussi un double champion du monde des rallyes groupe N (89-90). Pilote officiel Renault durant plus de dix ans il s’illustre aux commandes des R11 Turbo, R5 GT et Clio. L’Alsacien expatrié à Martigues arrive aux Bauges au lendemain d’un troisième succès au tour auto de la Réunion

1997 – Soheil Ayari – Venu en voisin d’Aix-les-Bains, Soheil Ayari est avant tout un spécialiste de courses d’endurance et de Grand Tourisme. Septuple champion de France (Formule Ford, F3, Super tourisme, GT) il ouvre le rallye des Bauges 1997 alors qu’il vient tout juste de remporter le G-P de Macao en F3 succédant au palmarès aux Ricardo Patrese, Ayrton Seyna, Michael Schumacher. 97 c’est aussi la première de ses dix participations aux 24 heures du Mans achevés par deux fois au 4e rang en 2004 avec Comas et Treluyer au sein du Team Pescarolo puis en 2010 avec André et Meyrich avec le Team Oreca.

2000 – Benoît Rousselot – Valeur montante du championnat de France sur sa Mégane Maxi (5e en 98, 4e en 99, 3e en 2000), Benoît Rousselot ouvre les Bauges en 2000 toujours en quête d’un premier succès en championnat de France D1. Il interviendra en 2001 au Touquet avec Subaru avant de rafler le titre en 2002 (2e en 2003). Sa carrière s’achève sur une 9e place au Dakar 2007 et surtout sur une mésentente avec le patron de Nissan. Il part vivre quatre ans au Costa Rica.
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2019 – Yoann Bonato – Yoann Bonato incarne à merveille les pilotes de la génération 2000. Après une saison 2001 dite d’apprentissage avec de faibles moyens sa carrière décolle l’année suivante avec le Team Auriol Compétition. L’Isérois mène deux carrières en une sur les routes du championnat de France mais aussi en championnat du monde. Après une pause autour des années 2010 il rebondit avec succès à partir de 2015. Sa victoire au Mont-Blanc 2016 signe un nouveau départ qui se concrétisera par cinq titres de champion de France asphalte en 2017 – 2018 – 2020, 2021 et 2023. Avec 31 points d’avance sur Eric Camili avant les Cévennes et le Var, le titre 2025 lui tend les bras.

2000 – 2005 – Gilles Nantet – Venu “ouvrir” en 2000 aux commandes d’une Porsche puis 4 ans plus tard pour en prendre la 5e aux commandes d’une Saxo, Nantet ouvre de nouveau les Bauges en 2005 avec la Porsche. Les prémices à deux succès de rang (2006 et 2007) avec la BMW 3.18 Compact, 6e et 10e victoires d’une série de 23. Nantet s’alignera 7 fois aux Bauges (deux victoires), 2 fois en tant qu’ouvreur.