Actuel, 3e du trophée FRC6 en Sud-Est, le pilote montmélianais constitue, pour l’heure, avec Darmezin, Bonnefond et Villiod la délégation savoyarde à la finale de la Coupe de France en octobre en Normandie.
Depuis l’attribution de l’organisation de la finale 2027 de la Coupe de France des rallyes au comité Rhône-Alpes et à l’ASAC de Savoie, l’événement ne cesse de faire parler et de susciter des vocations. Notamment chez les pilotes savoyards. Si seul Thibault Joram avait pris part à la finale 2024 du côté de Nice, Lucas Darmezin et Vincent Greiller à celle d’Ambert l’année précédente, à un mois de la fin des épreuves de qualification, ils sont quatre, cette année, à remplir les critères de sélection pour le rendez-vous des 17 et 18 octobre du côté de Lisieux en Normandie. Lucas Darmezin et Patrice Bonnefond qui occupent, après le Trièves, les deux premières places du championnat Rhône-Alpes, Alexandre Villiod leader du trophée FRC6 pour la zone Nord-Est et à double titre Thomas Parisi, 21e au classement provisoire du championnat de Ligue (23 qualifiés) et 3e du trophée FRC6 pour la zone Sud-Est.
De la promotion Réhane Gany à Saint-Vallier
A 24 ans, Thomas Parisi s’invite donc à la table des grands. « Depuis toujours le rêve c’était de mettre un casque, de faire un rallye, de tirer un frein à main dans une épingle puis de faire un temps de classe, de la gagner. Aujourd’hui, d’imaginer disputer la finale de la Coupe de France dans une formule de promotion c’est un rêve éveillé. Ce sera aussi une belle récompense pour toutes les personnes qui nous aident sur la voiture ou à trouver des budgets. On va s’y préparer au mieux mais le rallye c’est plein d’imprévus qui font la beauté de ce sport . »
Initié à la mécanique et au bricolage par son grand-père, converti au sport automobile et au rallye par son papa Grégory, Thomas conjugue aujourd’hui les deux avec passion. Professionnellement comme mécanicien au centre Porsche d’Annecy après un BTS au CFA de l’Erier à la Motte-Servolex puis une formation de 16 mois à la section compétition du lycée des métiers de l’automobile Henri Laurens à Saint-Vallier. « J’étais de la promo Réhane Gany la saison où il s’est tiré la bourre en Stellantis Cup avec Léo Rossel. On avait aussi préparé une 304 pour le Monte-Carlo historique. Au niveau formation il n’y a rien de plus complet que Saint-Vallier pour apprendre, appréhender, respecter un cahier des charges. »
Sportivement depuis son plus jeune âge pour suivre les exploits de papa au volant de la R5 GT Turbo puis à 16 ans et quelques semaines comme co-pilote dans le baquet de droite de la Mitsubishi paternelle au rallye de Faverges, un succès en A8 en prime. En 2021 les Bauges marquent ses grands débuts derrière le volant d’une Clio. Une voiture qu’il s’applique à faire évoluer. 3e de classe à l’Epine 2021, premier succès de classe F2/13 aux Bauges en 2023. Les rêves du gamin se réalisent. En 2024 deux succès de classe R4 assortis d’une 13e place au scratch au Suran et d’une 7e à l’Epine au volant de la Mitsubishi Evo IX lui ouvrent le champ des possibles. Et notamment le projet de disputer une saison dans une formule de promotion.
« Pour l’avoir vécu depuis l’intérieur avec St Vallier j’ai toujours été tenté de participer à ce genre de formule ou tout le monde se bat à armes égales. La Stellantis en Rally4 comme le Clio Trophy étant inaccessibles pour moi en termes de coûts financiers, le Trophée FRC6 lancé cette année par la fédé est beaucoup plus abordable. Restait à trouver un louer à un prix abordable et à se lancer dans l’aventure. »
« Faire des chronos dans le top 25 avec ce genre de voitures, c’est un truc de fou »
Fort de sa complicité avec Melvin Degouilles, son ancien maître d’apprentissage, monté dans le baquet de droite aux Bauges 2021 « juste pour essayer » et qui, depuis, n’est jamais redescendu, le projet était lancé au rallye régional de Printemps au Canet conclu à la 24e place au général et sur le podium (3e) du trophée, zone Sud-Est.
« A l’opposé de la Mitsu, à des années-lumière de la Clio, ces voitures permettent de revenir aux bases, de revoir sa manière de piloter plus proprement, d’améliorer sa prise de notes, de comprendre la voiture. C’est l’équipage et lui seul qui fait la différence. Chaque centième concédé au kilomètre à Tristan Pieri par exemple est dû à un manque d’engagement de ma part dans certains moments clé du rallye. C’est ce à quoi je dois remédier. C’est une remise en cause permanente. On arrive désormais à rivaliser avec Pierre Berthelier et tant à St Marcellin qu’au Trièves (ou il a été leader du trophée sur les ES1 et 2) à la faveur de cinq temps scratch on se sait désormais en mesure de gagner une manche. »
Au Picodon, par exemple, le premier week-end de septembre où le Montmélianais, fort de 25 points (une victoire) et 26 points d’avance sur ses poursuivants, validera son billet pour la finale de Lisieux (17-18 octobre) où quatre manches en Stellantis Motosport Rally4 pour la saison 2026 seront offertes au vainqueur. « Tout le monde a envie de la gagner et sans prétention tout le monde a sa chance de la gagner. La finalité ce n’est pas juste d’y participer mais de confirmer les progrès de la saison et le meilleur l’emportera. »
Un rendez-vous qui conditionnera, tout ou partie, sa prochaine saison. En Stellantis, en FR6, sur des manches de Coupe de France ou du trophée Michelin. Avec la Clio ou une autre voiture. « Rien n’est défini, d’autant qu’on se rapproche chaque jour un peu plus de Chambéry 2027. Ce sera une nouvelle fois une question de budget mais comme beaucoup d’équipages locaux on en rêve et il faudra sans doute adapter sa saison pour mettre le plus de chance de notre côté pour faire partie des heureux élus. Qu’importe la voiture ce serait vraiment top. »
En attendant, Thomas va profiter des derniers jours d’août pour remettre en état la voiture un peu mal traitée au Trièves et poursuivre sa quête de budget. Le nerf de la guerre.
Ca tombe bien c’est un guerrier.
Jean-Luc BOURGEOIS
Thomas PARISI et Melvin DEGOUILLES représenteront l’ASAC de Savoie à la finale de la Coupe de France à Lisieux

Faverges 2017. La découverte du rallye dans le baquet de droite de la Mitsubishi de Gregory le papa. Un succès en A8 en prime (Photo Jean-Michel ROCHE)

Premier leader du trophée FR6 au rallye du Trièves (Photo DR)

Rallye de St Marcellin. Une 2e place en FR6 et trois temps scratch (Photo DR)

Rallye des Bauges 2021. Premier rallye au volant de la Clio (Photo Jean-Michel ROCHE)

Un succès de classe R4 familial au Beaufortain 2022 (Photo Jean-Michel ROCHE)

Une belle 7e place scratch (1er R4) en 2024 à l’Epine avec la Mitsubishi (Photo Jean-Michel ROCHE)