Nouvelle voiture, nouvelle déco, nouvelle ambition pour Lucas DARMEZIN (Photo Christophe Cornevaux)

Le rallye du Touquet lance, jeudi, la saison sur asphalte où Lucas Darmezin débarque déjà avec de solides références, un certain statut mais aussi beaucoup d’humilité. Embarquement dans la C3 de PH Sport aux côtés du jeune mauriennais.

 

Ca y est la récré est finie. L’heure est venue de faire son entrée dans la classe des grands où les plus âgés s’apprêtent à accueillir ceux qui veulent, à leur tour, inscrire leurs noms au tableau d’honneur. Parmi eux, Rehane Gany, Pablo Sarrazin et Lucas Darmezin.
Façonné par Pascal Enjolras depuis plusieurs saisons, poli à l’école des formules de promotion, notamment en Stellantis Cup,  avec un titre (U25) en 2023, le jeune mauriennais a connu la consécration l’an passé en U30  qui lui a ouvert les portes du Team PH Sport et offert un programme complet en championnat de France aux commandes  d’une C3 Rally2.

Lucas, le championnat de France 2025 s’ouvre au Touquet où le nom de Darmezin figure juste derrière ceux de Bonato, Camilli et Margaillan. Est-ce une pression supplémentaire  ou une source  de motivation ?

« Un peu des deux. Par leurs expériences, leurs résultats, ces pilotes forcent l’admiration et sont, pour nous les jeunes, des sources d’inspiration. Sans brûler étapes on va aussi chercher à se rapprocher d’eux avec le secret espoir un jour de les dépasser. Mais en gardant les pieds sur terre. »

Bien que déjà expérimenté tu demeures un « rookie » en championnat de France. Quels sont tes principaux axes de progression ?

« Malgré quatre apparitions la saison dernière avec la C3 en championnat de France on est toujours en apprentissage. Il nous manque beaucoup de roulage par rapport aux pilotes dont on faisait  référence précédemment. La nouveauté pour moi c’est de travailler avec un ingénieur.  Je découvre ce monde avec lequel il faut à la fois travailler sur mes acquis et ce qui me reste à apprendre dans de nombreux domaines, le freinage, les reprises pédale. Depuis mes débuts Pascal (Enjolras) m’a donné toutes les bases, m’a transmis son savoir-faire sur le réglage des voitures par exemple. Aujourd’hui avec PH Sport c’est plus pointu. Sur des détails parfois mais qui ont leur importance. Ce me permet de comprendre les choses plus rapidement. »

Tu intègres le team qui a déjà conduit bon nombre de pilotes vers les sommes notamment Léo Rossel la saison dernière au titre de champion de France. Comment s’est passée ton intégration ?

«  Avec Bernard Piallat on s’est toujours côtoyé de près ou de loin ce qui a facilité mon arrivée. Il y a une super ambiance avec les mécanos. On ressent très vite le côté professionnel de la structure. C’est le genre de team qu’il faut pour un pilote, comme moi, qui fait ses premières armes  dans la catégorie reine. »

Au Touquet PH Sport aligne huit voitures dont une pour Adrien Van Beveren, 3e cette année au Dakar en moto.  Est-ce que tu as le sentiment d’entrer dans une autre dimension ?

« Ce sera forcément différent. Je suis très content a l’idée de rencontrer et de partager avec des sportifs de sa trempe et de sa renommée. J’espère pouvoir échanger un peu avec lui. Il y aura aussi Styve Juif (2e du Rouergue l’an passé) pour six manches à partir du Charbonnières.  Le Team est aussi très engagé en Stellantis, avec Elliot Delecour, Loïc Costes,  Benjamin Stirling qui va disposer de ma voiture de la saison dernière. »

Avec tes deux saisons en Stellantis, tes apparitions en championnat de France en 2024, finalement tu ne pars pas d’une page blanche en ce qui concerne les parcours ?

« J’ai fait toutes les épreuves du calendrier 2025 au moins une fois mais pas avec cette auto et dans un autre contexte. On sait qu’en championnat la connaissance et l’expérience sont des atouts majeurs. »

C’est aussi le cas avec la C3 ?

« Oui, ça m’a permis de prendre quelques repères mais je sais qu’il me reste encore beaucoup de boulot pour rivaliser de manière constante avec le groupe de devant. Il ne faut pas brûler les étapes mais ne pas être à la traîne non plus. »

On te sais très attaché, très proche de Fabrice ton papa, de Nicolas ton oncle et de Pascal Enjolras. Quels seront désormais leurs rôles ?

« Fabrice et Nicolas m’ont amené au plus haut de ce qu’ils pouvaient faire et je leur en serai toujours très reconnaissant. L’heure est venue de voler de mes propres ailes, ou presque, car ils resteront proches de moi et je sais que je serai toujours réceptif et demandeur de leurs conseils. Quant à Pascal il demeure mon coach. »

En se projetant un peu, des neuf étapes du championnat, qu’elle est celle que tu aimerai gagner pour ouvrir ton palmarès ?

« En regardant loin et en étant réaliste sur ma marge de progression, le rallye du Var, qui va clore la saison, est une épreuve que j’aime bien. J’aurai acquis de l’expérience et c’est un rallye qui m’a souvent réussi notamment avec la Rally4 en Stellantis. On devrait y être plus performant avec une Rally2. »

Quel serait, selon toi, le bilan d’une saison réussie ?

« Il faut prendre notre temps, mais pas trop non plus pour être performant dès les premières épreuves. En championnat de France il faut aussi savoir courir avec sa tête. Un top 5 avec quelques perfs, des temps scratch constitueraient une belle première saison. Il y a encore des échelons à passer. A moins de bien les franchir pour être au contact des meilleurs. »

Le Touquet donne le coup d’envoi de la saison avec notamment une spéciale de 30 kilomètres. C’est un rallye qui te convient ?

« C’est un rallye atypique. Tu démarres la saison à grande vitesse. C’est un rallye réputé rapide mais parfois rendu difficile par les conditions météo. Si la pluie s’invite c’est vite de la boue, le « gripp » est faible. C’est pas le plus facile pour commencer la saison mais tout le monde est logé à la même enseigne. »

Valentin Augé reste fidèle à ta droite ?

« Depuis le terre de Lozère en 2022 ce sera notre 24 association. C’est important d’avoir quelqu’un de confiance dans le baquet de droite. On se connait super bien. Il m’apporte beaucoup. »

Hors championnat, a-t-on des chances de te voir sur d’autres épreuves ?

« Oui. Dès le Pays du Gier les 28 et 29 mars pour préparer le Rhône-Charbonnières (24-26 avril) deuxième manche du championnat de France et d’autres piges avec la C3 familiale. »

                                                                                                                                       Jean-Luc BOURGEOIS

Lucas Darmezin digest

Né le : 1er août 2002
59 départs :
1er aux Bauges 2020 (Clio Rally5) 15e, 1er RC5.
12 podiums, 2 victoires scratch (Faverges 2023, Vignes de Régnié 2023)
6e du championnat de France asphalte 2024 59 points. (4e aux Cévennes, 4e au Cœur de France, 5e aux Vosges, 6e au Mont-Blanc) 2 temps scratch (1 aux Vosges, 1 au Cœur de France)
Champion de France junior 2023
Vainqueur de la Stellantis Cup 2024
Pilote officiel PH Sport 2025 sur les neuf manches du championnat de France
 

Le calendrier 2025

13-15 mars : Le Touquet / Pas-de-Calais
24-26 avril : Rhône-Charbonnières
16-18 mai : Antibes – Côte d’Azur
13-15 juin : Vosges – Grand Est
3-5 juillet : Rouergue
4-6 septembre : Mont-Blanc – Morzine
26-28 septembre : Cœur de France
23-25 octobre : Critérium des Cévennes
27-30 novembre : Var

 

PH Sport sur tous les fronts

Champion de France des teams, PH Sport remet son titre en jeu en engageant huit voitures sur les routes du rallye du Touquet. Trois en Rally2 confiées à Lucas Darmezin pour un programme complet, au pilote moto Adrien Van Beveren, 3e du Dakar en janvier, 5e à Abu Dhabi qui dispute son 4e rallye du Touquet et vainqueur l’an passé su rallye de la Lys au volant d’une Polo. La 3e sera conduite par Luc Giroux, vainqueur du Matour en 2022, 2e aux Vignes, 2e au Grand Senonais.
Ludovic Godard, lauréat du dernier rallye de l’Epine et victorieux de la ronde du Jura sera présent sur une Alpine A 110. Enfin quatre voitures seront présentes en Stellantis  avec Benjamin Stirling, Elliot Delecour, Loïc Costes et Yann Clairay.

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