Champion d’Espagne junior sur terre, a tout juste 17 ans, le jeune tarin va disputer le championnat de France sur terre et le trophée FR6, la toute nouvelle formule de promotion de la FFSA. Vous avez dit prometteur !
La valeur n’attend pas le nombre des années.
C’est aussi vrai dans le milieu sportif. Hingis, Comaneci, Maradona, Vettel, Nadal ont fait leur de la célèbre citation de Pierre Corneille. La comparaison est certes flatteuse, mais à 17 ans, Alexandre Villiod fait, lui aussi, preuve d’une belle précocité et se positionne comme un nom à retenir dans le milieu de la compétition automobile en général et du rallye en particulier.
Un mentor nommé Eric Fabre
Bercé, dès son plus jeune âge dans le milieu de l’automobile, la semaine au garage de papa et maman, agents Renault à Séez, le week-end sur le bord des spéciales des rallyes des Bauges ou de Chartreuse pour encourager, la R5 GT Turbo de Mickaël, le papa navigateur de Philippe Giraud le parrain. « Il a toujours été passionné. A dix ans la vieille Twingo familiale n’avait déjà plus de secrets pour lui » souligne Isabelle sa maman et sa première supportrice. « Sur des photos, alors qu’il a tout juste 5 ans, il s’amuse à retailler des pneus. Je pense même que le premier mot qu’il a su écrire est rallye. »
Alexandre passe par la case karting avec une 3e place au champion de ligue Rhône-Alpes. Mais le vrai départ se situera lors de sa journée au Pole Mécanique Rallye Académie à Alès et de sa rencontre avec Eric Fabre.
Un autre exemple de précocité dans l’univers des sports mécaniques et plus particulièrement dans celui de l’instruction du pilotage, via les premières écoles de pilotage sur terre créées par son père. Pilote d’essai pour Citroën Racing, champion de France Super 1600 des rallyes en 2001, il devient instructeur de pilotage pour le groupe PSA puis directeur de différents circuits automobile et formateur pour moniteur de pilotage notamment sur le circuit sur glace de Tignes. Sa philosophie. Permettre à tout un chacun de vivre ses rêves et aux passionnés d’atteindre leurs objectifs. Alexandre optera pour les deux.
Prédestiné à la compétition sur circuit et notamment en Mitjet, ce sera finalement vers le rallye qu’Alexandre se tournera. Mais à 16 ans, impossible de rouler en France. C’est en Espagne aux côtés des Catalans du Brunet compétition qu’il fera ses débuts sur un programme de cinq épreuves du championnat espagnol sur terre au volant d’une Clio Rally5. A la faveur de trois victoires il remporte le titre junior et poursuit parallèlement ses études avec l’organisme de formation à distance Educatel pour préparer un bac Pro mécanique auto.
14 rallyes et le Bac Pro au programme de 2025
Le 9 décembre 2024, jour de ses 17 ans, Alexandre s’offre, en cadeau d’anniversaire, son permis de conduire et dans la foulée sa licence à l’ASAC de Savoie – dont il devient le 418e et dernier licencié de l’année 2024 – dans la perspective de disputer le rallye national du Cigalois dont Puppo, Enjolras et Mourgues sont les têtes d’affiche. Pour une première expérience sur asphalte avec la Clio Rally5 le « gamin » s’offre une belle 21e place au scratch, le groupe FRC5 et la classe Rally5.
Un temps proche de PH Sport, c’est finalement avec Brunet Compétition qu’Alexandre poursuivra son apprentissage en 2025. Et quel apprentissage. Au volant de la Clio Rally5 il disputera le championnat de France terre et ses mythiques rendez-vous des Causses, d’Occitanie, d’Aléria ou encore des Cardabelles et de Lozère aux côtés de non moins prestigieux pilotes de la trempe de Matthieu Margaillan, Laurent Pellier, Florent Todeschini entre autres.
Un défi qu’Alexandre relèvera avec un autre grand nom du rallye. Son co-pilote ne sera autre que l’expérimenté Jacques Julien Renucci. 190 départs aux côtés des Tirabassi, Loubet, Panizzi, Durbec, Max Vatanen, Lionel Baud, Stéphane et Pablo Sarrazin, Yohan Rossel et même Sébastien Loeb aux vins de Champagne 1997.
Parallèlement le jeune savoyard prendra part au trophée FR6, une toute nouvelle formule de promotion disputée, par région, sur six épreuves régionales et nationales (St Marcellin, Picodon, Gap Racing, Pays de Grasse, Canet et national du Gard pour le Sud-Est) sur des Peugeot 208 Racing.
Les cinq meilleurs de chaque région se retrouveront alors à Lisieux à la finale de la Coupe de France des rallyes pour désigner leur vainqueur final qui se verra offrir, en 2026, un volant en Stellantis Cup.
Au total quatorze épreuves au menu d’Alexandre et un troisième challenge à relever en juin : l’obtention de son bac pro mécanique auto.
La valeur n’attend pas…
Alexandre non plus.
Jean-Luc BOURGEOIS
