Nicolas (à gauche) et Thibault JORAM en compagnie de Thierry (au centre) ont marqué l’histoire de ce 9e rallye Savoie-Chautagne (Photo J-L.BOURGEOIS)
Si ce n’est toi c’est donc ton frère. Chez les Joram c’est les deux à la fois. Thibault prolonge son bail en Chautagne où son jumeau Nicolas signe le premier podium (2e) de sa carrière.
Des larmes, de l’émotion, des empoignades, des sourires, des accolades, un comité d’accueil de près de 150 personnes au dernier point stop avant l’entrée au parc fermé. Du champagne, beaucoup de champagne. Chez les Joram on ne fait pas les choses à moitié notamment quand il s’agit de fêter un doublé historique des deux garçons, jumeaux de surcroit, sur les routes du rallye national Savoie Chautagne.
Thibault qui devance Nicolas au terme des 123 kilomètres de secteurs chronométrés, personne ne l’aurait imaginé vendredi au départ du premier passage dans la spéciale des deux cols. Même pas les intéressés.
Certes Thibault savait qu’il pouvait gagner pour l’avoir fait en 2023, mais la présence au départ d’un certain Eric Mauffrey, l’homme aux 320 départs, aux quatre victoires au Trophée Michelin, pilote semi-officiel chez Renault Sport aux côtés des Oreille et Ragnotti entre autres, vainqueur de la finale de la coupe de France des rallyes en 2007 à Mende et lauréat du rallye Savoie-Chautagne en 2018 en avait refroidi plus d’un.
Un favori tout désigné auquel s’ajoutaient Ludovic Bogey, Ddier Thoral pour une première expérience en Chautagne, Dimitri Chameau qui avait, au dernier moment, opté pour la Skoda Rally2 du Team MCB de Jonathan Brun, laissée vacante après le forfait de Mathis Bonfils.
Ludovic Bogey out après quelques centaines de mètres sur problèmes mécaniques, Mauffrey hors course sur sortie de route dans l’ES 3 (les deux cols (2) alors qu’il avait déjà abandonné le leadership de l’épreuve à Thibault Joram pour 5’’3 après Motz, les cartes étaient forcément rebattues pour la journée de samedi et les portes grandes ouvertes pour une surprise, une révélation, une confirmation.
Thierry Joram : « C’est beaucoup d’émotion »
C’est finalement Nicolas Joram qui allait incarner tout cela à la faveur d’une magnifique journée placée sous le triple signe de la détermination, du caractère et de l’énergie. « On a mis peut-être un peu plus de temps que Thibault pour prendre confiance en la voiture notamment après ma grosse sortie de route en début de saison dernière au Pays du Gier. Il y a encore pas mal de boulot mais on touche aujourd’hui les premiers fruits de notre travail. J’ai également trouvé dans la remontée de Dimitri (Chameau) une belle source de motivation. Et le faire devant tous les copains, la famille, à deux pas de la maison c’est encore plus beau » soulignait Nicolas avant de tomber dans les bras de Thierry le papa qui vivait lui aussi, l’un des plus beaux moments de sa vie de père et de sportif. « C’est beaucoup d’émotion. On a fait le choix, il y a deux ans, d’investir dans ces voitures de la nouvelle génération notamment pour des raisons de sécurité. La Saxo comme la BMW commençaient à toucher leurs limites. Pour leur évolution personnelle c’était le pari à prendre et aujourd’hui ça paye. De par son caractère plus fougueux, Thibault a touché plus vite les dividendes de ce changement. Mais maintenant il faudra aussi qu’il se méfie de son frère ».
Un rallye tout en maîtrise pour le tenant du titre. Offensif vendredi pour boucler la première journée avec 1’03’’8 d’avance sur son jumeau et déjà 1’25’’8 suer Chameau. En maîtrise sur les six secteurs chronométrés de samedi en abandonnant trois au chauffagiste de Belley et un à son frère. « Vendredi on s’est lâché pour pouvoir gérer aujourd’hui (samedi). Dimitri a super bien roulé et de ce fait à grandement participé à la 3e place de Nico. Je regrette l’abandon prématuré d’Eric Mauffrey mais ce sont les aléas du sport automobile. Ce soir la fête va être doublement belle. »
2 victoires et 7 podiums de classe
Du côté de l’ASAC de Savoie derrière le triplé au scratch on retiendra les deux victoires de classe de Mickaël Gelloz (N3) et Thomas Delorme (R1) et les podiums de Vincent Greiller (2e R2) pour son premier rallye de la saison, Stephen Letellier (2e F2/13 sur 11 partants), Alex Duc (2e A6), Daniel Curioz (3e R2), Eric Leroy qui conclu le premier national de sa carrière à la 2e place de la classe N3, Yohann Chabardes (3e A5) et Amandine Ocelli (2e N1).
D’autres ont eu moins de réussite alors qu’ils étaient en passe de réaliser un gros coup à l’image de Corentin Accigliaro victime d’une sortie de route dans l’ES 6 alors qu’il occupait la 8e place au général, la première du groupe Rally4, Kevin Duc, trahi par la mécanique de sa Clio S1600 au point stop de l’ES 8 (9e et premier A6/k) ou encore Guillaume Bouchet victime d’une grosse sortie de route dans le premier passage du Clergeon (3e A6/k).
J-L.BOURGEOIS
Thibault Joram en bref
Né le : 20 décembre 1999
Pilote : 34 départs. 1er: Savoie-Chautagne 2018 (106 XSI) abandon (boîte de vitesse)
5 abandons, 15 tops 5 (2 victoires—Savoie-Chautagne 2023 et 2024)
Co-pilote : 11 départs. 1er: Beaufortain 2016 (Thierry Joram—BMW M3, 19e, 2e A8)
Nicolas Joram en bref
Né le : 20 décembre 1999
Pilote : 34 départs. 1er: Vignes de Régnié 2018 106 XSI), 4e A5
9 abandons, 9 tops 5 (1 podium (2e) Savoie-Chautagne 2024)
Co-pilote : 18 départs. 1er: Faverges 2016 (Thierry Joram—Clio R3 Maxi, abandon)
Le repos du guerrier avant l’ultime tour (Photo J-L.B)
Vincent GREILLER (2e R3) sur la Clio R3 Max (Photo DR)
Daniel et Cassy CURIOZ compètent le podium de la classe R2 (Photo Jean-Michel ROCHE)
Pour son premier National, Eric LEROY prend la 2e place de la classe N3 (Photo Jean-Michel ROCHE)
Christian ALLARD et Albert CARLE prennent la 5e place en VHC (Photo J-L.B)
Photo Jean-Michel ROCHE
VHC— Christian Allard 5e
Pour la 2e année consécutive l’Ecurie Blanche et l’ASA Monts des Princes avaient fait cause commune dans l’organisation de leurs épreuves pour en mutualiser à la fois le parcours et les coûts (PC, parc, commissaires). 24 équipages ont pris le départ dont les Savoyards Christian Allard, Jérôme Bouchet, Thierry Vinit et Pierre-André Pochon. Deux rendront leur carnet de route au sortir de l’ES 2 (Motz). Jérôme Bouchet qui occupait alors la 3e place au classement sur problèmes mécaniques et Thierry Vinit (fuite d’huile). Sur la Golf, Pochon conclut l’épreuve à la 12e place.
Christian Allard associé pour la circonstance à Albert Carle (40 ans de complicité) mènera la 205 à la 5e place du scratch, à la 2e de sa classe derrière la Samba de Goddet. « On a vu le panneau arrivée, ce qui est déjà une bonne chose. D’un point de vue mécanique la voiture évolue très bien en revanche on est très mal en suspensions. Dans les deux cols, la voiture sautait dans tous les sens, Je n’ai pas encore trouvé la tranquillité d’esprit que j’avais avec la 104 mais on s’est, tout de même, fait plaisir sur un beau rallye. »