Eric MAUFFREY (ici au Rhône-Charbonnières 2024) de retour en Chautagne où il s’était imposé en 2018
(Photo Jean-Luc BOURGEOIS)

 

 

Vainqueur de l’édition 2018, le Vosgien est de retour sur les routes chautagnardes. Pour la qualité du rallye mais aussi pour son amour de la région.

 

Eric, que nous vaut ce retour en Chautagne, six ans après votre succès ?
« A mon âge (65 ans en juillet) je roule avant tout pour le plaisir et j’aime beaucoup la région avec des routes techniques de montagne qui me rappellent les bonnes vieilles spéciales du rallye du Mont-Blanc des années 90, comme le Sapenay ou le Clergeon. J’allie en plus le plaisir à l’utile car c’est aussi une superbe répétition avant le rallye Grand-Est chez moi dans trois semaines. L’occasion de se recaler  dans la voiture avec Manon. La spéciale des deux cols que nous avons la chance de parcourir à deux reprises est l’essence même du rallye comme je l’aime. Avec  du rapide, du serré, du technique et des changements de rythme.

Vous possédez plus de 320 départs au compteur, dans plus de 90 rallyes différents. Le plaisir a-t-il toujours prévalu ?

« Comme pour tous les sportifs de haut niveau le plaisir est parfois difficile à trouver notamment quand les résultats prévalent. Parfois la pression prend le dessus. J’ai aujourd’hui le privilège, compte tenu de mon âge et de ma carrière, d’oublier tour cela.  Néanmoins, je reste un compétiteur avant tout et la performance fait aussi partie du plaisir. Le jour ou je concéderai deux à trois secondes au kilomètre et que je serai ridicule au volant d’une voiture, j’arrêterai.

Est-ce plus compliqué d’être un jeune pilote en 2024 que dans les années 80/90 ?

 «C’était, je pense, moins compliqué de mon temps même si  atteindre le haut niveau a toujours été ingrat quelles que soient les époques. Mais force est de constater que lorsque j’étais pilote officiel chez Renault on était sept à huit pilotes français professionnels. Aujourd’hui ils ne sont que deux avec Loeb et Ogier. Certes, les jeunes talents français d’aujourd’hui sont dans des structures qui sont, elles professionnelles, mais eux ne le sont pas, du moins pas comme à mon époque. Rossel mériterait un contrat chez Citroën comme Bonato.  Chez Renault on était quatre pilotes officiels avec Oreille, Ragnotti, Jordan et moi. Salariés de Renault Sport comme l’était Bugalski chez Lancia, Delecour et Panizzi chez Peugeot. Je suis proche d’Adrien Fourmeaux (pilote Ford en Championnat du Monde) mais il est constamment sur le fil. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain. »

Dans cette immense et belle carrière  si vous deviez avoir un regret ?

« Celui de n’avoir pas eu l’opportunité d’être dans une structure avec une voiture pour gagner.  A l’époque Ragbotti, Oreille me collaient une seconde au kilomètre. Mais  je ne disposais pas de la même voiture.

 Vous comptez six finales de coupe de France au compteur dont une victoire en 2007 à Mende. Peut-on espérer vous voir à Chambéry en 2027 ?

« Si c’est le coeur qui parle je vous dirais oui. Si c’est la raison je dirais non.  Pour disputer une finale il faut rouler toute la saison dans l’objectif de se qualifier et uniquement dans cet objectif. Et  ce n’est plus le mien aujourd’hui. Mes obligations professionnelles me prennent beaucoup de temps et je préfère  me focaliser sur les manches du championnat de France (14e au Touquet, 10e au Rhône-Charbonnières) et les agrémenter de quelques beaux rallyes nationaux comme le Savoie-Chautagne. Le rallye a certes évolué dans le bon sens, mais quand on voit que les épreuves du championnat du monde se jouent parfois à coup de 1/10e ce n’est plus le rallye de j’ai connu et que j’ai aimé quand on faisait 350 bornes de chrono en trois jours, ou l’endurance, la gestion prévalaient. »

Quand vous quittez le casque, une autre semaine commence au sein de la structure familiale Mauffrey?

« Mon père l’a créée en 1964, il y a donc 60 ans. Aujourd’hui elle compte près de 5000 collaborateurs. J’y  travaille avec mes trois  frères et des petits enfants qui constituent dont la 3e génération. Je suis plus en charge de la formation. On a d’ailleurs créé un Centre de Formation pour Adultes où l’on forme  nos propres chauffeurs, nos mécaniciens et nos gestionnaires de transport. »

                                                                                                                                                                              J-L. BOURGEOIS

 

 

Eric Mauffrey de retour en Chautagne

Le rallye Savoie-Chautagne a débuté ce matin par le traditionnel ballet des vérifications techniques et administratives. Huit commissaires ont passé au crible les voitures veillant, en priorité, aux éléments de sécurité (arcaux, extincteurs, harnais, coupe circuit, sièges) avant d’aposer le précieux sésame et permettre ainsi aux équipages de figurer sur la liste des « autorisés à partir. »

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